vendredi 17 janvier 2014

L'écriture

Au-delà du bonheur, disponible en numérique.

C'est un livre infiniment positif et drôle, peut-être celui que j'ai pris le plus plaisir à écrire jusque-là. J'habitais Paris à l'époque, et avant de sombrer dans la dépression urbaine généralisée, que je devais fuir deux ans plus tard en courant, j'avais mis tout mon énergie, ma joie d'artiste pour qui rien n'était encore impossible, au service de ces histoires agréables, simples et lumineuses.

Si je devais me confier à la manière de Flaubert qui avouait sans honte : "Madame Bovary, c'est moi" (sans honte, parce que, tout de même, ça fait un peu tapette), je dirais à mon tour, que Joseph, personnage central de ce recueil, c'est moi. Le plombier, c'est moi. Ancien philosophe, désabusé par la pensée, par la réflexion, qui a choisi de vivre sans se prendre la tête, et de goûter aux joies simples de la vie : pour qui le plus grand bonheur, la plus grande harmonie, est de téter sa bière du soir avant de s'endormir les yeux béats et bercés par les étoiles. 

Mais il faut croire que certains sont maudits, et ne peuvent prendre leur pied qu'en étant divisés, coupés du bien-être, condamnés à se torturer continuellement l'esprit, et ne pouvant renoncer à pratiquer l'impertinence la plus grande et le blasphème quotidien. Il doit certainement exister une troisième voie, entre la plomberie et la philosophie... Ne serait-ce pas, l'écriture ?

mercredi 1 janvier 2014

Ouverture du blog

En ce premier jour de l'année 2014, je prends fermement mes résolutions, et j'attaque sans tarder la création de ce blog. J'ai choisi un cadre agréable pour le faire : je me trouve au bord d'une falaise, mon ordinateur ronronne sur mes genoux, et le soleil est radieux. Une impulsion me prend d'un coup, je décide de me lever enfin, et je crie par dessus le précipice pour me signaler au monde.

C'est fait. J'existe. Moi, Paul Senoï. J'ai pris un ton solennel, et un aigle est passé au dessus de moi. J'attends maintenant une réponse de la réalité...

Je crois qu'il est plus judicieux de revenir sur le blog, de lancer le son de ma voix dans les câbles numériques pour croiser les rétines de mes lecteurs. Ce sera plus rapide.

Je rêvais d'écrire ce blog, d'y réunir toutes mes créations littéraires, pour qu'elles cessent d'hiberner dans les tiroirs et se mettent à rayonner pour les autres comme elles l'ont fait pour moi quand je ne les avais pas encore couchées sur le papier... quand je les pensais encore silencieusement. Je troque la bougie, l'encre, le papier, contre l'écran fixe et baba de l'ordinateur. Je me mets en mode 2.0, et je fais éditer mes bouquins en numérique.

Je me proposerais bien aussi d'utiliser ce blog pour me faire l'écho de l'actualité que je scrute jour après jour... On verra si je m'y tiens. Parfois, quand je quitte le caisson noir où je m'enferme pour méditer, pour me reposer, pour écrire, je me mets à écouter la radio, j'écoute la douce musique des faits du monde, je m'ouvre à la réalité, et mon cerveau se met à mouliner. Arguments, sensations, me traversent. J'ai les tympans sensibles. Je sens quelque chose se tendre en moi, se crisper. Je suis une touche de piano que le monde a actionné, j'ai envie de réagir. Je me mets à penser à l'utilisation profitable que je pourrais faire de la cargaison de grenades (pas le fruit non) que j'ai accumulées dans mon grenier, pour mettre fin aux contradictions de notre époque, à ses récurrences ridicules, pour révéler les drames souterrains et illuminer les cieux. Je suis un sale type.

Mais à défaut, et tout de même animé d'un Idéal puissant, j'aiguise mes mots sur le papier ou je dégomme les touches de mon clavier d'ordinateur, je cherche la parole qui tranchera le noeud Gordien universel.